
Nous, artistes, sportifs, responsables associatifs et syndicaux à La Réunion dénonçons la fermeture des “jardins de Manapany”.
L’enjeu de la fermeture des jardins de Manapany et de leur avenir est immense et va bien au-delà des considérations locales ou politiques.
Elle nous concerne tous.
C’est un symbole et un choix d’avenir.
Nous connaissions Manapany pour son petit paradis balnéaire, son écrin de verdure au dessus de l’océan, son amphithéâtre naturel bordé de vacoas et ses immenses banians connu par tous sous le nom de « ti coin charmant ».
Après avoir condamné l’accès au lieu depuis plusieurs mois, le mercredi 7 octobre, la mairie de St Joseph a ordonné la construction d’un mur de béton pour définitivement fermer l’accès au site. Le temps où Luc Donat chantait le sourire et l’hospitalité qui habitait ce lieu semble désormais révolu.
Depuis maintenant 10 semaines des riverains réclament à la mairie le droit d’être informé sur le devenir de ce lieu. Face à leurs interrogations légitimes, la mairie n’a jamais daigné présenter officiellement et publiquement les projets envisagés sur ce site.
Pour seule réponse, nous assistons au déploiement d’engins de chantiers, à la présence de gardes privés, et à l’installation de clôtures et barbelés.
Nous demandons solennellement à Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, de rouvrir l’accès à ce lieu préservé, à la beauté sauvage, où les familles, les enfants, les musiciens viennent se retrouver paisiblement au-dessus du bassin, ce lieu où vit une espèce unique au monde et protégée, le gecko vert de Manapany.
Nous invitons la population réunionnaise à signer massivement la pétition lancée par le “collectif des usagers des jardins de Manapany” pour demander la réouverture du site.
Nous sommes là face à un choix de société : continuer la bétonisation et la privatisation du littoral en accroissant le développement d’infrastructures destinées à une clientèle fortunée. Ou alors, stopper l’hémorragie, instaurer le dialogue avec les habitants et permettre à ce site de redevenir ce qu’il était : un lieu de rencontre, de brassage populaire et culturel, ou tout simplement de pique-nique dominical.
Soyons solidaires, et engageons-nous pour défendre le “ti coin charmant”, un symbole du vivre-ensemble à La Réunion, de la richesse de la nature et de la beauté du sud sauvage.
Aujourd’hui le maire veut dresser des murs pour interdire l’accès à une propriété appartenant à la municipalité. C’est concevable. Mais à l’époque des premieres éditions du Manapany Surf Festival, cette même municipalité ne se gênait pas pour dresser des podiums sur des parcelles privées au mépris le plus total des propriétaires et du droit à la propriété privé. On s’applique ce que l’on a jamais daigné appliquer aux autres. J’espère d’ailleurs que ce festival ne reverra jamais le jour à Manapany. Non pas parce que je sois contre, au contraire. Mais la configuration des lieux N’EST ABSOLUMENT PAS ADAPTÉE à recevoir un public de masse et ce festival créait des nuisances inqualifiables pour les riverains.
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